France, 1907 : Se fâcher, se piquer, se formaliser pour peu de chose. On dit d’une personne trop susceptible qu’elle prend souvent la mouche. Les Français passent pour être dans ce cas. Un psychologue allemand s’est demandé quelle était l’attitude d’un homme découvrant qu’on lui a servi une mouche dans son verre de bière. Il a obtenu, à la suite d’observations réitérées, les résultats suivants :
« L’Espagnol paie et sort. Le Français prend d’abord la mouche du bout des doigts et l’écrase puis il prend la mouche — au figuré — et couvre le personnel d’invectives ! L’Anglais répand la bière sur le plancher, s’écrie : « Garçon, encore un bock ! » et parle aussitôt d’autre chose. L’Allemand retire la mouche, puis boit la bière. Le Russe ne s’inquiète pas pour si peu : il avale la mouche et la bière. Enfin de Chinois savoure d’abord la mouche en gourmet, puis hume lentement le bock. »
Je fis un soir la connaissance
D’un aimable petit tendron,
Qu’avait une tell’ redondance
Qu’on aurait dit deux p’tits bidons !…
Ell’ ne fut pas du tout farouche,
Et quand… dans l’cou je l’embrassai,
La belle, au lieu de prendr’ la mouche,
En se pâmant me répétait :
Au temps !…
R’commencez-moi c’mouvement !
Tâchez d’aller plus viv’ment !
(Griolet)